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La location de vélos entre particuliers est une pratique de plus en plus courante, notamment avec l’essor des plateformes de partage. Si elle offre une opportunité de revenus supplémentaires, il est essentiel de comprendre les implications fiscales qui l’accompagnent. Que vous soyez propriétaire d’un vélo que vous souhaitez louer ou que vous envisagiez de vous lancer dans ce marché, voici un aperçu de la fiscalité applicable.
Est-ce que la location de biens entre particuliers est imposable ?
1. Tout revenu complémentaire provenant de location de biens est imposable
Tout revenu tiré de la location d’un bien, y compris les vélos, est considéré comme un revenu complémentaire et est donc imposable. Selon le Code général des impôts (CGI), les revenus générés par la location de biens doivent être déclarés aux impôts. Cette obligation s’applique indépendamment de la forme de location, qu’elle soit régulière ou occasionnelle. Il est crucial de garder une trace de toutes les transactions et des revenus perçus pour assurer une déclaration correcte.
2. Cas des recettes supérieures à 77 700€ annuels
Si vos recettes annuelles de location dépassent 77 700 € (HT), vous êtes automatiquement soumis au régime réel d'imposition. Ce régime vous oblige à déclarer vos revenus locatifs selon leur montant réel, ce qui vous permet de déduire certaines charges liées à la location, telles que :
- L’entretien et les réparations du vélo.
- Les frais d’assurance.
- Les coûts de publicité pour la mise en location.
- Les commissions versées à des plateformes de location.
- Ce régime peut être avantageux pour les loueurs qui engendrent des coûts importants liés à l’activité de location. Cependant, il nécessite une comptabilité plus rigoureuse et des déclarations plus complexes.
3. Cas des recettes inférieures à 77 700€ annuels
Pour les recettes inférieures à 77 700 € (HT), vous avez le choix entre deux options de déclaration : le régime micro-BIC ou le régime réel.
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Régime micro-BIC : Ce régime simplifié est souvent le plus avantageux pour les petits revenus locatifs. Il permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire de 50 % sur les recettes déclarées, ce qui signifie que seuls 50 % des revenus seront imposables. Ce régime est accessible sans formalité particulière, tant que les recettes ne dépassent pas le seuil mentionné.
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Régime réel : Si vous optez pour le régime réel malgré des recettes inférieures à 77 000 €, vous pourrez déduire les charges réelles comme dans le cas précédent. Toutefois, cela implique de tenir une comptabilité détaillée et peut ne pas être nécessaire pour de petites activités.
4. Quid des cotisations sociales ?
Les revenus tirés de la location de vélos peuvent être soumis à des cotisations sociales, mais cela dépend de la nature de l'activité et du montant des revenus. Si vous générez des revenus considérables de manière régulière (c'est-à-dire que la location devient votre activité principale), vous pourriez être considéré comme un travailleur indépendant ou un micro-entrepreneur.
- Recettes inférieures à 8 798€ par an :
Si la location de vélos est occasionnelle et que vos revenus ne dépassent pas 8798 € (HT) dans l'année, et que vous ne vous êtes pas déclaré comme micro-entrepreneur, vous ne serez pas soumis à des cotisations sociales. Cependant, il est toujours impératif de déclarer ces revenus dans votre déclaration d'impôts.
- Entre 8 798€ et 77 700€ par an :
Si vos revenus de locations se positionnent entre 8 798€ et 77 700€ (HT) annuels, vous devrez payer des cotisations sociales et vous devrez choisir entre trois régimes différents :
- statut de micro-entrepreneur : vous déclarez vos revenus en tant qu'auto entrepreneur, avec un taux global de 21.2%.
- statut de travailleur indépendant : vous déclarez vos revenus auprès de l'administration fiscale. Le taux se calcule en fonction de vos bénéfices imposables.
- régime général : vous déclarez vos revenus auprès du service Urssaf Economie collaborative.
- Supérieur à 77 700€ par an :
Si vos revenus de locations sont supérieurs à 77 700€ (HT) annuels, vous devrez payer des cotisations sociales et un seul statut est possible : travailleur indépendant.
5. Pour conclure
Il est également crucial de noter que, même si vos revenus locatifs ne sont pas très élevés, la déclaration de ces revenus est obligatoire. Ne pas déclarer vos revenus peut entraîner des pénalités. Par ailleurs, si vous utilisez une plateforme de location, assurez-vous de comprendre comment elle gère les déclarations fiscales et si elle vous fournit des relevés de vos gains.
Enfin, gardez à l'esprit que des modifications réglementaires peuvent survenir, notamment en matière de fiscalité. Les seuils ci-dessus sont valables pour les années 2023, 2024 et 2025.
Sources :
https://www.economie.gouv.fr/